Le premier vélo cargo sur-cyclé à hydrogène au monde

Quel titre racoleur !..

Pourtant vrai.

Dans le cadre de l’eXtrême Défi, organisé par l’ADEME, nous avons réalisé un vélo cargo biporteur sur-cyclé à hydrogène avec nos partenaires Pragma Industries, côté pile à combustible H2, et Actia mobility, pour la motorisation.

Ce vélo cargo, notre interprétation du véhicule intermédiaire, rejoint le groupe très très très très restreint des cargos à hydrogène dans le monde (il en existe une petite poignée) et le premier issu d’un processus de fabrication par sur-cyclage.

Ça, c’était pour le contexte.

Mais… POURQUOI ????!!!!

Soyons honnêtes, l’idée n’est pas venue de nous mais est le fruit d’une rencontre avec un mec sympa (cela aurait été un con, l’histoire se finissait là) arborant un badge Pragma Industries et chevauchant un vélo hydrogène entre les pattes au détour d’un salon.

Il nous a parlé des grands plans du développement de l’hydrogène sur la voie publique en France, dont Toulouse, du besoin d’avoir des vélos cargos biporteurs H2 et de l’envie de proposer un produit local.

On s’est dit pourquoi pas. Certains d’entre nous étaient chauds, d’autres moins.

L'intégration de la pile à combustible hydrogène est réalisée dans la caisse de transport en aluminium.

Il faut admettre que l’idée d’avoir des stations de recharge en hydrogène vert (vert, oui, c’est important) sur la voie publique qui permettraient de recharger le vélo d’un coursier, par exemple, en 2 minutes, lui évitant des aller-retour avec sa base ou d’embarquer plusieurs batteries avec lui, était intéressante.

Intéressante car la problématique de la charge en énergie, du temps de recharge, est un des principaux freins au développement du vélo (cargo) comme réelle alternative au véhicule professionnel en ville. Pour certains, on ne pourrait pas parcourir assez de kilomètres avec “un plein”, les batteries se détériorent vite…

Sans parler de la possibilité de s’affranchir des batteries lithium, dont le cycle de vie est très polluant.

Le vélo cargo entre les mains de la société de livraison toulousaine Appli Colis

Puis, nous avons aussi vu dans ce vélo la possibilité d’avoir un beau projet local : cadre réalisé par nous-mêmes (Toulouse), moteur par Actia (Toulouse), kit H2 par Pragma (Biarritz-Toulouse). Le vélo porte d’ailleurs le petit nom de “Cargoxhytan”.

Enfin, mettre en avant un produit sur-cyclé avec une solution de mobilité soi-disant du futur, c’est toujours cela de gagné dans notre bataille.

En conclusion de cette phase d’expérimentation-prototypage : le vélo cargo roule. C’est une bonne chose. L’intégration et la communication entre tous les éléments se font. Cela en est une autre. Par contre…

Le projet rencontre cependant un problème de taille, qui est sa dépendance au développement d’une infrastructure de recharge sur la voie publique. Problématique inhérente à tout projet de véhicule à hydrogène qui transforme sa principale force en principal frein. Et ce point n’avance pas aussi vite que prévu, pour de bonnes et mauvaises raisons (nous sommes partagés dans l’équipe).

Le projet a par ailleurs permis de réfléchir à la possibilité d’hydrogénéiser d’anciens vélos cargos électriques, toujours dans le milieu professionnel, en imaginant un kit rétrofit hydrogène constitué d’un ensemble roue-moteur-caisse de transport logistique avec intégration H2. Après les cars convertis du diésel à l’hydrogène, les vélos cargos ?

Beaucoup d’histoires à suivre.

Le cadre à l'origine du vélo

Merci à l’Ademe et l’eXtrême défi pour leur soutien financier dans ce projet.

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